
Russie
Casque Ssh 40
Fiche
- Dénomination : Stalshliem 40 (Ssh 40).
- Destiné à une utilisation générale.
- Coiffe constituée de trois pattes en toile cirée.
- Jugulaire en toile, fixation par boucle.
- Insigne : étoile rouge (diverses variantes) peinte à l'avant ou autre (par ex. marine).
- Caractéristique : forme identique au casque Ssh 39.
- Fabriqué à partir de 1940.
- Distribué à partir de 1940.
- Pays d'origine : Russie (URSS).
- Période d'utilisation : de 1940 aux années 70.
- Matériaux : acier.
- Poids : 1280 g (quel que soit la taille).
- Taille : 3 tailles.
- Couleur : vert kaki ou vert olive.

Casque Ssh 40.

Casque Ssh 40 M, avec jugulaire en 4 points pour troupe motorisée.
Historique
Dès 1915 l'armée russe fut équipé de casques, au départ de casques Adrian modèle 15 obtenus auprès de la France en raison de l'entente franco-russe instaurée avant la première guerre mondiale. |
![]() Casque Ssh 39. |







Constitution
La coque :
![]() Vue avant. |
![]() Vue de coté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
La coque du casque Ssh 40 est fabriquée d'un seul bloc par emboutissage à partir d'une feuille d'acier. La forme reste identique à son prédécesseur le casque Ssh 39 et possède les bords évasés vers l'extérieur. Cette forme sera conservée jusqu'en 1968, le casque Ssh 60 conservant cette silhouette.
La coque est ensuite percée à six reprises à hauteur du premier tiers du casque, ce qui permet de le différencier au premier coup d'œil de son homologue le Ssh39.
Les casques Ssh 40 produit durant la seconde guerre mondiale seront peint de couleur plus foncée que les productions d'après guerre, pour une couleur vert kaki, contre du vert olive pour les casques produit après 1945. A noter que ceci n'est pas un critère décisif de distinction entre une production datant de la seconde guerre mondiale d'une fabrication post 1945.
Initialement, les casques russes produits avant 1940 étaient souvent ornés de l'étoile, du marteau et de la faucille, le tout apposé à la peinture rouge, symboles de la Russie Soviétique. L'application de cette étoile a été effectuée au niveau régimentaire et jamais en usine, ce qui explique que l'on rencontre beaucoup de variantes aux trais plus ou moins fins (la couleur rouge est très discrète), et il ne faut pas oublier que pour le soldat soviétique, c'est la seule et unique manière de se "démarquer" des autres membres de son unité. Cet insigne sera beaucoup moins apposé à partir de l'invasion allemande, pour des raisons évidentes de camouflage. Ces marquages sont parfois accompagnés de slogan patriotique. On constate malgré tout que le symbole de l'URSS refera apparition après guerre, souvent de manière simplifiée, par une simple étoile pleine, peinte en rouge vif (dans cet exemple, l'étoile a été apposée de travers, dû à une mauvaise manipulation lors de la mise en peinture).
Pour les casques destinés à la marine, les casques Ssh 40 furent peints de couleur grise, comme tout leur équipement.
De plus, le casque Ssh 40 pèse 1280 grammes, quel que soit la taille, ce qui implique que la même quantité d'acier a été utilisée pour les casques de taille 1, 2 et 3. Nous pouvons en déduire qu'un casque de taille 3 est moins efficace qu'un casque de taille 1, étant donné que les parois sont plus mince (la taille s'applique sur le volume de la coque et non sur la coiffe).
A noter que toutes les coques présentent un numéro estampé à froid sur la partie arrière, dont nous ignorons à ce jour la signification complète. Le premier chiffre de ce numéro correspond à la taille du casque (Cf tampon spécifiant la taille du casque, si celui-ci n'est pas effacé), le reste du numéro estampé se suit après un espace. Il semblerait toutefois que ce numéro corresponde à un numéro de lot ou d'acier, mais en aucun cas à une date.
Aussi, il exista des couvre-casques mais fabriqués à très peu d'exemplaires (camouflage de type "Ameba" et "petites feuilles"), ces couvre-casques furent également fabriqués au niveau régimentaire.
Les marquages :
![]() Marquage fabricant, taille et année de fabrication. |
![]() Marquage de réception. |
![]() Numéro de lot d'acier et autre numéro d'atelier. |
![]() Marquage d'atelier ou contrôle. |
Les casques russes possèdent de nombreux marquages tamponnés à l'encre noire (sous réserve qu'ils ne se soient pas désagrégés avec le temps) en complément du numéro de lot d'acier estampé à froid sur la partie arrière du casque.
Le principal marquage à l'encre est le tampon du fabricant regroupant l'année de fabrication, la taille et le sigle du fabricant. Nous reviendrons plus tard sur ces marquages.
Ensuite, on peut trouver un tampon circulaire contenant une étoile, dans laquelle figure un nombre. Ce tampon correspond à la réception d'un dépot de l'armée, identifié par un code. Ce tampon ne correspond pas à une éventuelle réfection postérieure à une utilisation intensive du casque comme l'affirment certaines sources.
Les marquages du casque comprennent aussi différents tampons de contrôle et/ou de numéro d'atelier.
Voici la nomenclature des marquages fabricants :
![]() |
![]() |
Les marquages fabricants comportent toutes les indications suivantes : |
![]() Fabrication Lysvinskiy Metallicheskiy Zavod, de 1948, taille 2 (marquage d'après guerre). |
![]() Fabrication Zavod Krasniy Oktyabr, de 1953, taille 2. |
![]() Fabrication Lysva Metallicheskiy Zavod, de 1941, taille 3. |
![]() Fabrication Lysva Metallicheskiy Zavod, de 1942, taille 1. |
Durant la seconde guerre mondiale, le casque Ssh 40 fut fabriqué principalement par quatre usines : |
![]() Fabrication Stalingradskiy Traktorskiy, de 1958, taille 1. |
A noter que des personnes peu scrupuleuses ont modifié les marquages de casques fabriqués par l'usine de Lysva datés de 1948, en modifiant le chiffre 8 pour donner la date de 1943, accompagnée d'un marquage de type "araignée", ce qui est impossible pour un casque de production de guerre (les casques produit durant la seconde guerre mondiale présentent essentiellement les marquages ЛM3, 3KO, ЧM3, les autres marquages étant à prendre avec beaucoup de précaution).
Après la seconde guerre mondiale, les deux usines de Stalingrad et de Lysva reprirent la production du casque Ssh 40, jusque dans les années 60, l'usine de Leningrad n'ayant pas repris la production après guerre. L'usine de Lysva existe encore aujourd'hui et fabrique des produits de consommation.
Plusieurs autres usines ont aussi produit des casques Ssh 40, mais à une échelle beaucoup plus réduite, et n'estampant pas de manière uniforme leur production.
Aussi, l'usine CT "Stalingradskiy Traktorskiy" aurait standardisé sa fabrication de casque après la seconde guerre mondiale. Tous les casques portant cet étampe étant des fabrications post-1945.
La liste exhaustive de tous les fabricants serait :
- 3KO : "Zavod Krasniy Oktyabr" (Usine Octobre Rouge).
- CM3 : "Stalingradskiy Mashinostroitelniy Zavod" (Usine mécanique de Stalingrad).
- CT : "Stalingradskiy Traktorskiy" (Usine de tracteurs de Stalingrad).
- GM3 : "Chelyabinskiy Mashinostritelniy Zavod" (Usine mécanique de Chelyabinsk).
- ЧM3 : "Chusovskoi Mashinostritelniy Zavod" (Usine mécanique de Chusovskoi).
- KM3 : "Kirovskiy Mashinostroitelniy Zavod" (Usine mécanique de Kirov).
- KoM3 : "Kovrovskiy Metallurgicheskiy Zavod" (Usine métallurgique de Kovrov).
- ЛM3 : "Lysvinskiy Metallicheskiy Zavod" (Usine métallurgique de Lysva).
- LMZ : "Leningrad Metallurgicheskiy Zavod" (Usine métallurgique de Leningrad).
- TA3 : "Taganrogskiy Aviatsionniy Zavod" (Usine d'avions de Taganrog).
- TdA3 : "Tbilisiskiy Aviatsionniy Zavod" (Usine d'avion de Tbilisi).
La coiffe :
![]() Intérieur coque. |
![]() Agrafes latérales. |
![]() Agrafes arrières. |
![]() Patte de coiffe. |
![]() Revers et compartiment de rembourrage. |
![]() Rembourrage en coton. |
![]() Plaques de maintien avec trois trous de forme carré (une plaque par patte de coiffe). |
![]() Positions agrafes. |
![]() Détail fixation. |
![]() Patte de coiffe fixée et ourlet en feutre. |
![]() Coiffe. |
Contrairement au casque Ssh 39, la coiffe du Ssh 40 n'est plus maintenue sur un cerclage fixé en trois points à la coque. La coiffe est désormais constituée de trois pattes fabriquées en toile cirée, dont le motif de surface peut varier entre deux casques différents, voir même sur un même casque (typique d'une production de guerre). |
Les pattes de coiffe sont fixées à la coque sur trois supports directement rivetés à la coque par deux rivets mécaniques chacun (d'où les six rivets visibles en surface du casque). Ces supports sont constitués d'une lame métallique, dont la surface est emboutie afin de donner trois "attaches parisiennes".
Ainsi la fixation des pattes s'effectue avec les trois "attaches parisiennes" s'insérant dans les trois trous de forme carré effectués sur chaque patte. La fixation est renforcée à l'aide d'une lame percée de trois trous carrés, l'ensemble étant recouvert de l'excédent de feutre cousu sur chaque patte afin de protéger la toile cirée du tranchant de l'acier (lame de renfort et "attaches parisiennes" repliées).
La jugulaire :
![]() Passant de jugulaire. |
![]() Jugulaire rivetée, avant 1954. |
![]() Tête de rivet. |
![]() Jugulaire cousue, après 1953. |
![]() Boucle de réglage. |
![]() Jugulaire. |
![]() Détails fixation. |
Les passants de jugulaire sont rivetés en même temps que les supports de coiffe latéraux. Ils sont constitués d'un anneau rectangulaire aux angles arrondis, maintenu dans une patte métallique se repliant sur la base du passant, jouant ainsi le rôle de charnière.
La jugulaire est composée de deux parties de toile forte de coton d'une largeur de 2 centimètres pour une longueur identique d'environ 25 centimètres. La couleur de la jugulaire peut varier d'une couleur beige/vert à un beige très clair proche du blanc cassé (couleur que l'on rencontre beaucoup sur des productions de guerre).
La partie droite de la jugulaire comporte la boucle de fixation, constituée d'une simple boucle carré à deux fentes. Cette partie comporte aussi un anneau de toile, afin de maintenir l'excédent de jugulaire. La partie gauche de la jugulaire comporte seulement un renfort métallique à son extrémité pour éviter l'effilochement de celle-ci.
Les parties métalliques de la jugulaire sont peintes de la même couleur que le casque, soit de vert kaki à vert olive.
La fixation des deux parties de la jugulaire aux passants s'effectue à l'aide d'un rivet fendu, renforcé d'une rondelle avant 1954, et les deux parties de la jugulaire étant directement cousues à partir de 1954.
Le casque Ssh 40 M pour troupe motorisée.



Au lendemain de la guerre, la production cessa et les casques non utilisés, en raison d'une partie des troupes démobilisées, furent stockés pour être reconditionné pour les modèles les plus abimés. Cependant les exemplaires en bon état continuèrent leur service au sein de l'armée rouge d'après guerre. |
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Cette modification apportée au casque Ssh 40 est désigné comme casque Ssh 40 M (M comme modifié ou motorisé car ce modèle était réservé aux troupes motorisées et non aux troupes aéroportées comme l'affirment certaines sources).
Cette jugulaire est constituée de deux parties en Y fabriquées en cuir de couleur claire. La partie droite de la jugulaire comporte la boucle à ardillon de fixation et la partie gauche possède la partie longue avec les 10 trous de fixation.
Le dos jonction des trois bandes de cuir rivetées autour d'un anneau métallique est couvert d'un morceau de cuir enfilé dans les bandes de cuir afin de protéger la peau du soldat du tranchant du dos des rivets.
Chaque extrémité est terminée par un passant de jugulaire constitué d'une boucle métallique plate non peinte contrairement à celle installé d'origine dans le casque Ssh 40. Chacune de ces boucles a la base prise dans une patte métallique se repliant sur la base du passant, jouant ainsi le rôle de charnière. Les pattes avant sont parfaitement droites, alors que les pattes arrières sont de biais afin d'épouser au mieux le cou du porteur.
Enfin, les pattes métalliques possèdent deux trous pour le passage de l'agrafe de fixation. Le montage s'effectue donc en démontant les pattes de coiffe en toile cirée et en intercalant la patte de fixation entre la coiffe et la lame métallique comportant les agrafes de fixation de coiffe qui est rivetée dans la bombe du casque.
Après être passé, la patte métallique est repliée sur une des agrafes en fonction du choix de la position de la jugulaire (2 choix possibles sur les cotés) et l'extrémité inférieur est repliée sur l'ensemble afin d'assurer la fixation, à l'instar des passants de jugulaire d'origine.
Etant donné que l'extrémité des jugulaires est réglable en longueur à l'aide des rivets de fixation à double tête, qui permettent 4 possibilités de longueur à l'arrière et 3 sur les cotés. Le montage peut aussi se faire sur les passants d'origine par ce biais.
![]() Partie droite de la jugulaire avec boucle à ardillon de fixation. |
![]() Revers partie droite. |
![]() Jugulaire fermée. |

Partie gauche de la jugulaire, qui constitue la partie longue avec les différents trous de fixation.
![]() Etapes de la fixation des passants avant. |
![]() Etapes de la fixation des passants arrière. |
![]() Jugulaire montée. |
Quelques exemples




Exemplaire daté 1955 pour troupe motorisée.