La Grèce n'était pas impliquée au déclenchement de la première guerre mondiale, mais l'intervention des troupes alliées en 1915 dans la région afin de prêter main-forte aux troupes serbes en retraite n'empêcha pas la Grèce d'être intégrée au conflit.
Le débarquement franco-britannique à Salonique en octobre 1915 contraint la Grèce à sortir de son isolement en dépit des réticences du roi Constantin 1er, proche de l'Allemagne et beau-frère de l'empereur Guillaume II. Le Premier ministre et chef du gouvernement Elefthérios Kyriáko Venizélos, en total désaccord avec le roi et très favorable aux alliés, forma un gouvernement provisoire le 13 octobre 1916 et rassembla une armée. Celle-ci, déployée dès 1916 en Macédoine, fut équipée à partir des stocks entreposés dans le camp retranché de Salonique. Ce furent donc des casques anglais Mark I et essentiellement de casques Adrian modèle 15 français (arborant la grenade française estampée du sigle RF !) qui équipèrent l'armée grecque. L'entrée de l'armée française dans Athènes au début de l'année 1917 provoqua l'abdication du roi en juin, et c'est son second fils qui lui succéda sous le nom d'Alexandre 1er, accompagné de Venizélos comme Premier ministre. Le premier acte du nouveau roi de Grèce a été de déclarer la guerre à la triple alliance le 12 juin 1917.
En 1918, dans le but d'uniformiser les coiffures en usage dans l'armée grecque, le casque Adrian modèle 15 fut officiellement choisi et désigné comme casque modèle 18, selon son année d'adoption. Peint de couleur vert kaki, le casque modèle 18 arborait l'attribut grec formé d'une croix hellénique contenue dans un écu, surmonté d'une couronne, symbole de la royauté.
Les insignes des casques déjà en dotation furent changés et les casques repeints dans un souci d'harmonisation. Afin de compléter les stocks de casques, une commande fut effectuée auprès du gouvernement français. Les casques britanniques Mark I en dotation furent toutefois conservés et employés minoritairement aux côtés du casque Adrian, jusqu'à la seconde guerre mondiale.
Au lendemain du premier conflit mondial, la Grèce entra dans un sanglant conflit avec son voisin turc qui dura jusqu'en 1922, lorsque la Grèce obtint les frontières qu'on lui connaît aujourd'hui (ayant restitué tous les territoires conquis en Asie mineure). Avec la chute de la royauté en 1924 et la proclamation de la République, l'attribut présent sur les casques modèle 18 fut modifié par la suppression de la couronne, réduisant l'insigne à une simple croix hellénique dans un blason.
Après des années difficiles dans un climat instable, l'une des premières décisions du nouveau roi George II, après la restauration de la monarchie le 3 novembre 1935, fut de moderniser l'armée. Un appel d'offre international fut lancé le 4 décembre 1935 pour la fourniture de 250 000 casques à l'armée grecque. Cet appel d'offre fut remporté par l'Industrie grecque de l'émail et de la métallurgie située sur l'île de Kéa et propriété de l'industriel Athanasios Kostas.
La production de ce nouveau casque débute à la fin de l'année 1936, le casque Adrian n'est pas abandonné pour autant puisqu'on l'observe sur la tête des soldats grecs durant le conflit italo-grec, opposant le Royaume d'Italie, sous gouvernement fasciste de Benito Mussolini, au Royaume de Grèce, sous gouvernement autoritaire de Ioánnis Metaxás, du 28 octobre 1940 au 6 avril 1941. Ce conflit marque le début de la campagne des Balkans lors de la seconde guerre mondiale. Le gouvernement profasciste grec rejeta alors l'ultimatum du 28 octobre 1940 par lequel l'Italie demandait le libre passage pour ses troupes.
Dès lors, la Grèce se rangeait aux côtés du Royaume-Uni, au moment où Hitler occupait la plus grande partie de l'Europe.
L'armée grecque fait face à l'agression et même lance une contre-offensive, amenant les armées grecques, fin 1940, à soixante kilomètres au-delà de la frontière gréco-albanaise.

Casque Adrian modèle 15 français !