
Finlande
Casque Modèle 17
Fiche
- Dénomination : modèle 17 (dénomination collectionneur).
- Destiné à une utilisation générale, puis reversé aux organismes de défense civile.
- Coiffe constituée d'une jupe en toile, puis munie d'une coiffe constituée de trois pattes en cuir après reconditionnement.
- Jugulaire en toile maintenue en deux points réglable par une boucle coulissante.
- Fabriqué à partir des années 1916.
- Distribué à partir des années 1917.
- Pays d'origine : Russie / Finlande.
- Période d'utilisation : de 1917 aux années 1940.
- Matériaux : acier.
- Poids : 780 g.
- Taille : unique.
- Couleur : vert olive, gris vert ou noir.

Historique
La Finlande est, du Moyen-Âge jusqu'au début du 19ème siècle, une partie du royaume de Suède. Pour autant la délimitation exacte de ses frontières, notamment septentrionales, fait l'objet d'une évolution lente marquée par les rapports de forces entre les différentes puissances voisines parfois alliées, du Danemark, de la Norvège, de la Russie et de la Suède.
Elle passe sous la souveraineté de la Russie de 1809 à 1917 en tant que Grand-Duché autonome. Plusieurs guerres entre ces deux pays se sont déroulées en Finlande même, notamment à la forteresse suédoise de Suomenlinna, à l'entrée d'Helsinki. Cette période marque les débuts de la construction d'une identité nationale finlandaise.
Liée à la Russie, la Finlande ne participe cependant pas à la première guerre mondiale qui débute en 1914, lorsque celle-ci, alliée de la France dans le cadre de la triple entente, affronte les troupes allemandes et austro-hongroises sur le front Est.
À la veille du conflit, l'armée impériale du tsar Nicolas II aligne 353 régiments, soit un total d'environ 4 100 000 hommes. En dépit de sa puissance colossale, la Russie n'a pas réussi à obtenir l'avantage lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, mais a depuis cet échec fortement consolidé son armée, au point de se tailler une solide réputation en Occident en termes de cohésion et de préparation.
En 1914 toutefois, en sous-effectif du fait de leur manque d'armement, les armées russes ne sont pas préparées à une guerre moderne, en dépit des 14 millions d'hommes mobilisés. Conformément aux engagements pris envers la France, l'armée russe attaque néanmoins début août 1914 en Prusse-Orientale et en Galicie.
Après de maigre succès, l'armée russe subit une large défaite lors des batailles de Tannenberg et des lacs de Mazurie. Les armées russes obtiennent cependant quelques francs succès face aux Autrichiens en occupant la Galicie orientale. La bataille de Lodz sauve la Silésie.
Le 21 août 1915, ne possédant ni les aptitudes, ni la formation nécessaires, le tsar prend la tête des armées. Celles-ci sont obligées de se replier et leur dénuement devient catastrophique.
L'armée russe, à la suite de ses défaites successives, met du temps à évaluer l'utilité d'un casque de protection dans une guerre où l'artillerie joue un rôle primordial.
En décembre 1915, une mission française, envoyée en Russie, réclame auprès du tsar Nicolas II de l'aide afin de soulager le front occidental : 7 régiments russes partent d'Arkhangelsk et d'Extrême-Orient pour débarquer à Marseille en avril 1916. À leur arrivée, ces troupes sont équipées du casque Adrian modèle 15 coiffant l'armée française.
Parallèlement à l'arrivée des troupes russes en France, devant l'urgence d'équiper l'armée russe d'un casque moderne, le ministère impérial de la Guerre passe commande auprès de la France de 2 048 000 casques. La France n'aura livré que 340 000 exemplaires fin 1916. Suite à l'insuffisance de cette dotation, les troupes russes s'équipent de casques Adrian récupérés au gré des combats.
À ce moment, aucune fabrication de casques d'acier n'a été entreprise en Russie. Au début de l'été 1916, la Fédération des villes et Zemtsvos de Russie transmet une demande à l'attaché militaire français en Russie concernant la fabrication des casques d'acier.
Le 6 juillet 1916, le sous-secrétaire d'État du ravitaillement et de l'intendance écrit à la France afin de s'assurer qu'elle ne voie aucun inconvénient à ce les zemstvos de Russie reçoivent les dossiers et renseignements nécessaires à la fabrication d'un casque destiné à l'armée tsariste. Cette demande restera sans suite.
Parallèlement à cette requête, la Russie entreprend la fabrication d'un casque en acier embouti, dont la production débute en 1916 pour s'achever le 28 décembre 1917. Sa conception est calquée sur le casque Adrian modèle 15 français. Il est connu sous le nom de casque ШЛС ("Шлем из Лопаточной Стали") et désigné dans le milieu de la collection comme modèle 17. |
![]() Soldats blancs durant la guerre d'indépendance. |
La Finlande devient finalement une république démocratique indépendante mais la guerre a fortement divisé le pays pour de nombreuses années et demeure un événement marquant de l'histoire finlandaise.
Le casque en acier embouti de conception russe équipe l'embryon de la nouvelle armée finlandaise jusque dans les années 1920, complété par une petite quantité de casques Adrian modèle 15 acquise en 1919 auprès de la France.
L'armée finlandaise s'équipera essentiellement de "Stahlhelm" allemand en raison de l'influence allemande au sein du gouvernement finlandais. Les casques français et russes seront reversés auprès d'organismes de défense civile et bien souvent repeint en noir.



Constitution
La coque :
![]() Modèle vert destiné à l'armée russe. |
Le casque modèle 17 de conception russe, calqué sur le casque Adrian modèle 15 français, est embouti d'une seule pièce, contrairement à ce dernier. Tout comme le casque français, son couvre-nuque présente un angle plus important que sa visière. Ce modèle est fabriqué par plusieurs usines réparties sur le territoire russe et quelques-unes sur le territoire finlandais, comme celle de Sohlberg. La production de chaque usine présente des caractéristiques propres, qui sont limitées sur les exemplaires finlandais en raison du faible nombre d'usines réparties sur le territoire finlandais. |
![]() Exemplaire repeint dans l'armée finlandaise, vue avant. |
![]() Vue de côté. |
Ils seront bien souvent repeints de couleur gris-vert mat lors de leur emploi au sein de l'armée finlandaise, nouvellement créée, et presque systématiquement repeint en noir brillant à l'occasion de leur reversement au sein des organismes de défense civile ou du corps des pompiers.
Malheureusement, ces casques sont bien trop souvent décapés pour en faire ressortir la peinture appliquée lors de la fabrication, alors qu'ils sont équipés d'une coiffe en cuir de fabrication finlandaise. Ainsi décapés, ces casques constituent des anomalies, mi-russes, mi finlandais.
Enfin, les bombes ne comportent aucun marquage estampé dans l'acier.
![]() Exemplaire reconditionné pour les organismes de défense civile, vue avant. |
![]() Vue de côté. |
![]() Vue arrière. |
![]() Vue de dessus. |
![]() Chapeau sommital riveté. |
![]() Orifice d'aération. |
Les casques modèle 17 reversés aux organismes de défense civile peuvent présenter un marquage, à l'encre blanche sur la partie frontale des exemplaires repeints en noir, ou plus rarement en noir pour des casques conservés dans leur couleur gris-vert appliquée à l'occasion de leur emploi dans l'armée finlandaise. Ce marquage est généralement la représentation simplifiée des armoiries de la ville d'Helsinki qui regroupe une part importante des organismes de défense civile. De forme ronde, elles représentent une couronne surmontant une embarcation flottante sur un plan d'eau. |
![]() Attribution à la ville d'Helsinki. |
![]() Héraldique de la ville d'Helsinki. |

Étiquette de l'ancien propriétaire.
La coiffe :
![]() |
![]() Marquage régimentaire et date d'attribution. |
![]() Indication taille (57). |
Initialement, le casque modèle 17 de conception russe est équipé d'une coiffe constituée d'une jupe en toile maintenue par quatre agrafes crampons rivetées au quatre points cardinaux de la bombe. La jupe constituant la coiffe comporte un lacet retenu dans un ourlet pour le réglage en profondeur de celle-ci.
Le jeu entre le bord du casque et la coiffe est rattrapé par une garniture constituée de plaquettes ondulées en aluminium. Ces plaquettes ont pour triple objectif de contribuer à l'aération du casque, de caler la coiffe et de participer à l'ovalisation de cette dernière. Elles se rencontrent par paire, au nombre de 2 ou 4 en fonction de la taille.
Enfin la taille de la coiffe est généralement tamponnée dans un cercle sous le couvre-nuque du casque.
![]() Rivets de maintien de la coiffe. |
![]() Vue intérieure, bandeau doublé de feutre. |
![]() Revers patte de coiffe. |
![]() Détails assemblage des parties en cuir. |
![]() Coiffe, vue d'ensemble. |
La coiffe en toile est enlevée lors du reconditionnement pour l'immense majorité des casques modèle 17 reversés aux organismes de défense civile. Les agrafes double rivetées aux quatre points cardinaux de la bombe sont supprimées, la nouvelle coiffe en cuir étant directement rivetée aux parois de la bombe. |
La jugulaire :
La jugulaire est installée sur les pontets positionnés de chaque côté de la bombe. Ils sont constitués d'une boucle rectangulaire réalisée en fil d'acier, dont la base est enchapée dans une petite languette métallique fixée de part et d'autre par un petit rivet mécanique. |
![]() Têtes des rivets. |
![]() Pontet articulé. |
![]() Boucle coulissante de réglage. |
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