Inde

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Casque Modèle 74

Fiche

  • Dénomination : "Helmet, Combat, Fibre Glass" (modèle 74).
  • Destiné à une utilisation générale.
  • Coiffe constituée d'une suspension de type "Riddel".
  • Jugulaire en deux points, fermeture par une double boucle.
  • Fabriqué à partir de 1974.
  • Distribué à partir de 1974.
  • Pays d'origine : Inde.
  • Période d'utilisation : de 1974 aux années 2000.
  • Matériaux : fibre de verre.
  • Poids : 1047 g.
  • Taille : unique.
  • Couleur : vert kaki clair mat puis vert foncé rugueux.
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Historique

L'Inde fait partie de l'empire britannique depuis le début du 19e siècle au cours duquel la Compagnie britannique des Indes orientales s'appuie sur les richesses du Bengale pour accroître la puissance de son armée et annexe ou domine la majeure partie du sous-continent. Cette domination marque le début de la période coloniale : l'Inde cesse d'exporter des biens manufacturés et devient un fournisseur de matières premières pour l'Empire britannique.
Lors des deux conflits mondiaux du 20e siècle, les troupes indiennes sont largement intégrées aux forces armées britanniques, équipées de leur matériel.
L'Inde obtient son indépendance le 15 août 1947 à la suite de diverses manœuvres non-violentes de non-coopération initiées depuis les années 1930 par le Mahatma Gandhi, devenu le leader et le symbole de ce mouvement. Toutefois le sous-continent subit une partition sanglante divisé en deux États, l'Inde et le Pakistan, en raison de l'intensification du nationalisme musulman.
Cette partition, acceptée par le Congrès national indien en dépit de l'opposition de Gandhi, entraîne le déplacement de 12 millions de personnes. Les violences entre communautés accompagnent ces déplacements et provoquent plusieurs centaines de milliers de morts au Penjab et au Bengale, les deux provinces divisées par la Partition. Les massacres cessent en septembre, grâce aux efforts du Mahatma Gandhi qui se lance dans une grève de la faim à Calcutta.
Avec le départ des britanniques, une importante quantité de matériel militaire est laissée, permettant à l'armée de l'union indienne indépendante de s'équiper sur le modèle britannique. Tout naturellement, le casque Mark II est conservé et sera produit dans le pays par la suite pour continuer d'équiper l'armée indienne. La production de ces nouveaux casques respectera en grande partie les caractéristiques des casques Mark II de fabrication britannique sur le standard des dernières productions.

Les accords menant à l'indépendance prévoyaient d'attribuer les provinces de l'Empire des Indes entre l'Inde et le Pakistan (seuls le Penjab et le Bengale ont été divisés) et laissaient aux États princiers le choix de devenir indépendant ou de rejoindre l'un des deux dominions. Sous l'égide de Sardar Vallabhbhai Patel, le nouveau gouvernement indien s'emploie à convaincre les princes des États situés sur son territoire de rejoindre l'Union indienne. Ces négociations sont fructueuses, à l'exception de trois États :
- le Junagadh, dont la population est majoritairement hindoue mais le prince musulman, décide de rejoindre le Pakistan alors que son territoire est entièrement enclavé dans celui de l'Union indienne. Après un plébiscite en décembre 1947, l'État rejoint finalement l'Inde ;
- l'État d'Hyderabad, situé en plein cœur de l'Inde, est intégré de force à l'Union indienne par l'intervention de l'armée en septembre 1948 ;
- le Jammu-et-Cachemire, dans le nord, devient la cause de la première guerre indo-pakistanaise entre 1947 et 1949. Celle-ci fait suite à l'invasion du Cachemire par des troupes tribales venues du Pakistan ayant poussé Hari Singh, le maharaja hindou de cet État majoritairement musulman à solliciter l'aide militaire de l'Inde en échange de son intégration.
Finalement, un cessez-le-feu proposé par les Nations unies est accepté, laissant à l'Inde le contrôle des deux tiers du territoire de l'État formant le Jammu-et-Cachemire, les Pakistanais gardant l'Azad Cachemire (Cachemire Libre) et le Gilgit-Baltistan (ou Territoires du Nord). Cependant le référendum prévu par le cessez-le-feu n'a toujours pas eu lieu et le Jammu-et-Cachemire reste un sujet de discorde entre l'Inde et le Pakistan.
Ainsi les deux pays connaissent dans la seconde moitié du 20e siècle une série d'affrontements armées, dont la seconde guerre indo-pakistanaise de 1965 lors de laquelle les deux pays se disputent une fois de plus le Cachemire. Ce conflit cesse le 23 septembre suite au vote d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant l'arrêt des combats. Sous l'égide de l'URSS, les deux pays signent un accord stipulant le retrait des troupes en vue d'un retour aux frontières précédentes, effectif au plus tard fin février 1966.
En 1970, la Ligue Awami, une formation politique du Pakistan oriental, revendique l'indépendance de ce qui va devenir le Bangladesh. Depuis la partition de l'ancien Empire britannique des Indes en 1947, le Pakistan, État fondé sur l'Islam, religion majoritaire de ses habitants, est constitué de deux entités : le Pakistan occidental (correspondant au Pakistan actuel) qui avec une superficie de plus de 800 000 km² comprenait 55 % de la population, et le Pakistan oriental, anciennement nommé Bengale oriental (le Bangladesh actuel), d'une superficie de 144 000 km² regroupant 45 % de la population (avec 78 millions d'habitants avant le conflit) et distant de plus de 1 500 kilomètres du Pakistan occidental.
Les Pakistanais orientaux considèrent leur participation au pouvoir et à l'économie comme insuffisante par rapport au Pakistan occidental. La mauvaise gestion du gouvernement central lors du désastreux cyclone de Bhola, qui fit entre 250 000 et 500 000 morts, ne fait qu'augmenter le ressentiment de la population et déclenche une guerre civile.
La démission du général Ayub Khan en 1970 entraine la tenue d'élections législatives en mars 1971, à l'occasion desquelles le Pakistan oriental se voit reconnaître son importance démographique. Il aurait alors dû disposer de 162 sièges sur les 300 du parlement du Pakistan. Le résultat des élections permet à la Ligue Awami, dirigée par Mujibur Rahman, d'obtenir 160 sièges et de revendiquer la formation d'un gouvernement. Le président et général pakistanais, Yahya Khan, appuyé par son successeur Zulfikar Ali Bhutto refuse. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, il le fait arrêter dans la nuit du 25 mars 1971, interdit la Ligue Awami, et lance une répression de grande ampleur. Le 26 mars 1971, Ziaur Rahman, officier rebelle de l'armée pakistanaise, déclare l'indépendance du pays au nom de Mujibur Rahman.
L'opération Searchlight, lancée le 25 mars 1971, marque le début de la guerre de libération du Bangladesh qui provoqua la mort de nombreux civils, parmi eux des intellectuels et des hindous ; la plupart des chefs de la Ligue Awami quittent le pays et installent un gouvernement en exil à Calcutta, en Inde. La guerre dure neuf mois et des millions de réfugiés entrent en Inde pour fuir les combats.
Les diverses opérations militaires ont coûté la vie à entre 10 000 et 30 000 soldats des deux camps. Le Bangladesh devient effectivement indépendant en janvier 1972, Mujibur Rahman prend la tête de son premier gouvernement.
L'Inde vit depuis son indépendance dans un climat tendu avec ses différents voisins, dont la Chine à laquelle elle dispute encore aujourd'hui des territoires himalayens.

Casque Mark II de fabrication indienne.
Casque Mark II de fabrication indienne.

Ainsi dans les années 1970 les forces armées indiennes se lancent dans un vaste programme de modernisation de leurs équipements et remplacent l'obsolète casque Mark II de conception britannique.
Ce projet prévoit l'introduction d'un nouveau casque de forme similaire au casque M-1 américain dont la fabrication est dans un premier temps confiée à la société indienne Polyglass localisée à New Delhi. La conception de ce casque se tourne vers des matériaux révolutionnaires que peu de pays emploient ou en entreprennent seulement l'étude pour la conception de nouveaux modèles de casques. Elle est proche du futur casque sud-coréen modèle 76 qui sera employé par plusieurs pays. Ce nouveau casque, fabriqué en fibre de verre tissées noyées dans de la résine balistique, est officiellement connu sous le nom de "Helmet, Combat, Fibre Glass" mais est plus souvent désigné comme modèle 74 par rapport à son année d'introduction dans l'armée indienne.
Il est censé résister à des impacts de balle de calibre 380 et 9mm "low power" tirées à une distance de 4,6 m.
Équipé d'une coiffe constituée d'une suspension de type "Riddel", ce casque sera distribué dans un premier temps aux forces militaires, puis aux forces de police anti-émeute et enfin aux organismes paramilitaires.
Il fut employé jusque dans les années 2010, au début desquelles il sera modernisé avec l'introduction en 2012 d'un nouveau modèle de forme identique, désormais fabriqué en plastique renforcé de fibres (PRF), désigné comme modèle 74/12.

Casque modèle 74.Casque modèle 74.
Casque modèle 74.Casque modèle 74.

Constitution

La coque :

Fabrication précoce.

Vue de côté.
Vue de côté.
Vue de intérieure.
Vue de intérieure.
Étiquette du fabricant.
Étiquette du fabricant.

Le casque indien modèle 74 est fabriqué en taille unique en matière composite. Sa bombe est formée par succession de couches de toiles de fibres de verre tissées, noyées dans une résine balistique, le tout mis en forme à chaud dans un moule à haute pression, donnant aux parois du casque une épaisseur d'environ 5 millimètres. Une fois matricée, les bords de la bombe sont découpés pour donner sa forme définitive au casque.
La bombe est percée de treize trous pour l'installation des supports de l'aménagement intérieur ainsi que des pontets destinés à recevoir la jugulaire :
- 6 orifices répartis sur la périphérie du casque pour l'installation de la suspension de la coiffe ;
- 3 trous situés à l'arrière pour le maintien de la bande nuquière ;
- 2 orifices de chaque côté pour l'installation des pontets fixes destinés à recevoir la jugulaire.
La bordure franche du casque est fragile, elle frange à l'usage après détérioration de la résine montrant ainsi les couches de toile employées dans la fabrication. Pour éviter cela, la bordure du casque est protégée par un fin jonc en caoutchouc collé sur toute la périphérie du casque.
Les premiers casques modèle 74 sont produits par la société Polyglass et peints de couleur vert kaki/beige. La peinture est appliquée à l'intérieur du casque puis à l'extérieur après installation de l'aménagement intérieur.

Fabrication plus tardive.

Vue avant.
Vue avant.
Vue de côté.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue arrière.
Vue de dessus.
Vue de dessus.
Bordure doublée de toile.
Bordure doublée de toile.
v
Peinture extérieure texturée.

Les fabrications plus récentes sont peintes de couleur vert foncé. L'intérieur est peint de manière mate avant installation de l'aménagement intérieur. L'extérieur reçoit une épaisse couche de peinture, fripée pour obtenir une surface irrégulière afin d'atténuer les reflets du soleil.

La coiffe :

Tête de rivet.
Tête de rivet.
Plaque de maintien.
Plaque de maintien.
Suspension de type Riddel.
Suspension de type "Riddel".
Bande nuquière réglable.
Bande nuquière réglable.

Le casque indien modèle 74 est équipé d'une coiffe constituée d'une suspension de type "Riddel", comparable à celle que l'on rencontre dans le "liner" américain de la Seconde Guerre mondiale.
Cette suspension, fabriquée à partir de bandes de toile forte en coton de couleur kaki clair large de 25 millimètres, est constituée d'un cerclage en toile, sur lequel sont fixées à intervalle régulier (aux trois tiers) les deux extrémités de trois bandes de toile pliées en forme de "V". La pliure de ces trois bandes constituant la suspension est rejointe par un lacet, dont la tension permettra le réglage en profondeur de la coiffe. Le maintien des différents éléments de toile se fait à l'aide d'un rivet creux dans lequel s'insère le rivet à tête bombée plaquant une plaque métallique de forme triangulaire pour la mise en place dans le casque.
La suspension est complétée d'une bande nuquière maintenue à l'arrière du casque, réglable à l'aide d'une boucle crantée. Elle est cousue à une sangle maintenue dans la bombe de manière similaire à la suspension. La bande nuquière présente pour les premières fabrications l'étiquette en toile du fabricant Polyglass.

Lacet de réglage de la suspension.
Lacet de réglage de la suspension.
Bandeau de tête.
Bandeau de tête.
Détails structure et assemblage.
Détails structure et assemblage.
Clip de maintien.
Clip de maintien.
Œillet de réglage et lacet.
Œillet de réglage et lacet.
Œillet de réglage et lacet.
 
Détails mise en place.
Détails mise en place.
Coiffe, vue d'ensemble.
Coiffe, vue d'ensemble.

Le maintien sur la tête est assuré par un bandeau de tour de tête réglable. Celui-ci est confectionné sur une bande de fibre souple recouverte de cuir ou de similicuir en fonction des fabrications. La longueur supérieure de ce bandeau comporte une bande de cuir ou de similicuir, de 4 centimètres de large, rabattue vers l'intérieur. Elle est doublée d'un rembourrage retenu dans un ourlet en toile cousu simultanément.
Le bande de tête se règle à l'aide de six paires de trous renforcés d'un œillet creux par le biais d'un lacet inséré en croix dans quatre trous similaires disposés sur l'extrémité opposé du bandeau.
Le bande de tête est maintenue sur la suspension de type "Riddel" à l'aide de six agrafes métalliques en laiton bronzé en noir insérés dans des fentes pratiquées à cet effet dans la bande en fibre.
Ces agrafes présentent un orifice sur une des extrémités dans lequel s'insère l'extrémité opposée amincie pour cet effet.
Le revers de la bande de cuir ou de similicuir peut présenter un marquage de fabrication appliqué à l'aide d'un tampon encreur.

Marquage du fabricant.
Marquage du fabricant.
Autre marquage.
Autre marquage.

La jugulaire :

Têtes des rivets.
Têtes des rivets.
Pontet de jugulaire.
Pontet de jugulaire.
 
Jugulaire, vue à plat (envers/revers).
Jugulaire, vue à plat (envers/revers).
Jugulaire, vue à plat (envers/revers).
Double boucle de fermeture.
Double boucle de fermeture.
Jugulaire, vue d'ensemble.
Jugulaire, vue d'ensemble.

La jugulaire est retenue à deux plaques rivetées de chaque côté du casque, présentant une légère pliure pour assurer le passage de la jugulaire. Celle-ci est fabriquée à partir de bande de toile forte en coton large de 20 millimètres.
La partie droite est confectionnée à partir d'une bande de toile longue de 10 centimètres pliée en deux sur 8 centimètres et retenant par la couture solidarisant les extrémités deux boucles qui permettent d'assurer la fermeture de la jugulaire.
La partie gauche est constituée d'une bande de toile mesurant 44 centimètres. Elle est pliée sur environ 8 centimètres puis cousue pour assurer son maintien à la patte rivetée côté gauche du casque.
Elle supporte une bande de toile de type velcro, soit une bande astrakan vers son extrémité libre et une autre velours vers le milieu. Ce dispositif permet de retenir l'excédent de toile après fermeture de la jugulaire dans la double boucle.

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